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Publié : 7 novembre 2009

Les centres d’extermination ou de mise à mort immédiate

  • Les centres d’extermination.

Ils occupèrent une place centrale dans le processus de destruction des Juifs d’Europe.

Ils avaient pour seul et unique but d’exterminer les Juifs, femmes et hommes, enfants et personnes âgées, en provenance de toute l’Europe.

Dès son origine, le parti nazi afficha clairement son antisémitisme. Selon les nazis, il existait une « question juive » à laquelle il fallait trouver une « solution ». Après leur arrivée au pouvoir, en 1933, ils prirent un certain nombre de mesures visant à exclure les Juifs de la communauté allemande et à les déposséder de leurs moyens de subsistance et de leurs biens, les nazis cherchèrent à les pousser au départ. Mais avec les annexions et les conquêtes territoriales, les nazis dominèrent un territoire à l’intérieur duquel les Juifs étaient encore plus nombreux qu’ils ne l’étaient dans l’Allemagne avant la guerre. Le « problème » prit donc une autre ampleur et la politique nazie se radicalisa.

  • La déportation des juifs allemands.

Dès 1940, les Juifs allemands furent déportés vers l’Est de l’Europe. Les nazis envisagèrent d’abord de les parquer dans une sorte de réserve près de Lüblin puis sur l’île de Madagascar. Les nazis les enfermèrent dans des ghettos, des quartiers entièrement fermés à l’intérieur desquels les Juifs vécurent entassés dans des conditions épouvantables, souffrant de la faim, du froid, des épidémies, de la peur et soumis au travail forcé.

  • La politique antisémite s’accentue.

Avec l’invasion de l’U.R.S.S. par les nazis, en juin 1941, la politique antisémite s’accentua. Des équipes de tuerie mobiles, les Einsatzgruppen, assassinèrent par balles, au bord de fosses, plus de 1 million de Juifs. Mais ces exécutions massives choquèrent les populations locales et déstabilisèrent un certain nombre d’exécuteurs. Les dirigeants nazis décidèrent donc d’inverser le processus et de déporter les Juifs vers les centres de mise à mort pour les exterminer massivement. Ces derniers devaient donc être situés à proximité des voies ferrées pour permettre l’acheminement des victimes, non loin des principaux ghettos de manière à réduire les déplacements et dans des endroits isolés de manière à cacher les opérations d’extermination.

Le premier centre d’extermination fut celui de Chelmno qui entra en activité en décembre 1941.

Trois autres furent créés à sa suite dans le cadre de l’Opération Reinhardt qui avait pour but la destruction des Juifs de Pologne : Belzec, à la fin de l’année 1941, Sobibor en mars 1942 et Treblinka en juin/juillet 1942.

Ces centres ne nécessitaient pas un encadrement nombreux, à peine plus d’une centaine de personnes parmi lesquelles une vingtaine de SS. Quelques Juifs échappaient à la mort immédiate car ils étaient sélectionnés pour assurer le fonctionnement du centre, notamment les activités liées à l’exécution du génocide. Ils n’avaient cependant une espérance de vie que de quelques semaines.

On utilisa les gaz asphyxiants pour exécuter massivement les victimes dont les corps furent dans un premier temps enterrés à Belzec, Sobibor et Treblinka puis déterrés et brûlés afin d’effacer toute trace des crimes perpétrés.

Les centres de Belzec, Sobibor et Treblinka furent fermés et détruits en 1943 puisqu’ils avaient rempli leur objectif : la destruction des Juifs de Pologne.

Dans ces centres, les nazis exterminèrent également des Tziganes et des Slaves.

  • Le bilan de la Shoah est terrifiant.

Sur une population juive européenne estimée à plus de 9 millions d’individus, on estime que 3 millions d’entre eux ont été tués dans les centres d’extermination, que 1,3 millions ont été assassinés par les Einsatzgruppen et que 800 000 ont péri du fait des conditions d’extrême misère dans lesquelles ils étaient laissés, en grande partie dans les ghettos.