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Publié : 19 mars 2010

Présentation du camp de Sobibor

  • L’Aktion Reinhardt

Cette opération avait pour but l’extermination des Juifs du Gouvernement général de Pologne.

Elle fut lancée à l’automne 1941 et portait à l’origine le nom du secrétaire d’Etat aux Finances, Fritz Reinhardt. Mais lorsque Reinhardt Heydrich, chef de l’Office central de sécurité du Reich, fut assassiné par des résistants tchèques en juin 1942, l’opération fit référence à son nom. C’était une étrange façon de lui rendre hommage !

Le général SS Odilo Globocnik, qui dirigeait la SS et la police dans le district de Lublin, prit la direction de l’opération.

Le commandant SS Hermann Hoefle fut chargé de la déportation des Juifs des ghettos vers les centres de mise à mort. Christian Wirth s’occupa de l’extermination et de la construction des centres d’exécution. Ce dernier avait participé aux opérations d’euthanasie des handicapés et des malades mentaux dans le Reich.

Il avait alors testé le gazage par monoxyde de carbone. C’est cette technique qu’il utilisa dans les trois centres qu’il fit construire à partir de l’automne 1941 :

  • Belzec pour le sud de la Pologne,
  • Sobibor pour la région de Lublin
  • Treblinka pour le centre du pays et notamment le plus grand ghetto de Pologne : Varsovie.

Les opérations de gazage commencèrent en mars 1942 et s’achevèrent en octobre 1943.

On estime qu’environ 1,7 millions de Juifs furent exécutés dans le cadre de l’opération Reinhardt. La plupart étaient des Juifs des ghettos polonais, mais également des Juifs d’Autriche, de Tchécoslovaquie, de France, de Belgique, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Grèce et des territoires soviétiques occupés. Des Polonais, des Tziganes et des prisonniers de guerre soviétique furent également assassinés.

Les nazis profitèrent de cette opération pour s’emparer des biens appartenant aux Juifs qu’ils avaient assassinés. Selon Globocnik lui-même, la valeur des biens récupérés s’éleva à 180 millions de Reichsmark.

Annaëlle, Léa S., Léa T., Lucas

  • Sobibor

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Sobibor est située au centre de la Pologne, à 5 kilomètres à l’ouest de la rivière Bug et à 8 kilomètres au sud de Wlodawa, dans le Gouvernement général de Pologne.

Le centre de mise à mort, à proximité du petit village de Sobibor, occupait un vaste terrain vague entourant une ancienne maison forestière en bois.

Les nazis choisirent cet endroit car il était éloigné de toute population, entouré d’une forêt de pins ce qui permettait de cacher l’extermination.

D’autre part, la proximité de la voie ferrée rendait plus facile la déportation des Juifs vers le centre de leur exécution.

Ambre, Coline, Iris, Suzanne, Zoé

La décision de construire le camp de Sobibor fut prise en mars 1942 par Globocnik, le commandant de l’opération Reinhardt. Les premières déportations vers Sobibor débutèrent en mai 1942.

 Il y eut deux périodes d’exterminations massives.

  • La première se déroula du 3 mai au 19 juillet 1942. Himmler décida alors d’arrêter provisoirement l’extermination pour remplacer les trois anciennes chambres à gaz par cinq nouvelles afin d’augmenter le rendement du centre. En effet, chaque chambre pouvait gazer 70 à 80 personnes. Il était alors possible de gazer simultanément 400 personnes.
  • L’extermination reprit d’octobre 1942 au 14 octobre 1943, jour de la révolte. Après cette dernière, le camp fut fermé et totalement démantelé le 4 novembre 1943. Une ferme fut construite à son emplacement.

Aymeric, Thomas

A Sobibor, on estime que 250 000 Juifs furent gazés. Ces Juifs venaient principalement des ghettos de l’est de la Pologne, mais également des territoires soviétiques occupés, de Bohême-Moravie, d’Autriche, des Pays-Bas, de Belgique et de France.

Le centre de Sobibor était protégé à la fois des regards extérieurs et des tentatives d’évasion des détenus juifs. Il était entouré par une triple enceinte de fils de fer barbelés camouflés dans des branchages, ainsi que d’un champs de mines de 15m de large. Il était gardé par une trentaine de SS qui, pour la plupart, avaient participé à l’opération T4 visant à éliminer les handicapés physiques et mentaux en Allemagne.

Ces SS étaient assistés d’une centaine de gardes Ukrainiens et formés dans le centre de Trawniki. Recrutés sur la base du volontariat, ils étaient généralement très brutaux envers les déportés. Sobibor fut placé sous le commandement de Franz Stangl puis sous celui de Franz Reichsleiter.

Alexis, Amaury, Noami, Pierre

 Le camp était divisé en trois parties :

  • le camp dans lequel étaient détenus les prisonniers juifs obligés de participer à l’exécution de l’extermination et dans lequel on trouvait les bureaux et les logements des gardes allemands et ukrainiens
  • la zone de réception dans laquelle on trouvait la voie de chemin de fer, la rampe, les baraques où les déportés se déshabillaient et les entrepôts dans lesquels étaient stockés les biens des victimes juives,
  • la zone d’extermination dans laquelle se trouvaient les chambres à gaz, les fosses communes et les baraquements des prisonniers.

La zone de réception et la zone d’extermination étaient reliées par un couloir appelé le "tube".

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Lien vers le plan de sobibor

Cassandre, Pauline

Dès leur arrivée, les déportés étaient conduits aux chambres à gaz. Des convois de 40 à 60 wagons de marchandise arrivaient à la gare de Sobibor. 20 par 20, ils pénétraient dans la zone de réception où les gardes allemands annonçaient aux déportés qu’ils étaient arrivés dans un camp de transit, avant de partir vers un autre camp pour travailler. Ils étaient ensuite envoyés dans les chambres à gaz en passant par le tube. Les femmes étaient tondues dans des baraques spéciales.

Une fois les portes des chambres à gaz refermées sur les victimes, les SS mettaient en marche un moteur diesel qui envoyait du monoxyde de carbone. Le gazage durait entre 20 et 30 minutes. L’extermination se faisait à la chaîne. Dès que les chambres à gaz étaient prêtes, après avoir été vidées des corps des morts, d’autres Juifs qui attendaient y étaient envoyés. Après le gazage, des détenus juifs devaient retirer les corps des chambres à gaz, couper les cheveux des victimes et retirer les dents en or des cadavres. Puis les corps étaient enfouis dans un grand charnier. Les corps furent ensuite déterrés à l’aide de grandes pelleteuses et brûlés à ciel ouvert afin d’effacer toute trace des meurtres en masse.

Benjamin, Rudy

Début 1943, les prisonniers du centre de Sobibor, qui avaient eu vent de la volonté des nazis de transformer le camp, comprirent que leur fin était proche. Les SS ne pouvaient pas laisser vivants les témoins de l’extermination. Ils préparèrent une insurrection sous la direction de Léon Feldhendler et d’Alexandre Pechersky.

Le 14 octobre 1943, les prisonniers du camp de Sobibor se révoltèrent et tentèrent de fuir en masse. Ils tuèrent 11 SS et des gardes ukrainiens. Sur les 300 qui réussirent à s’échapper, plus de 100 furent repris et fusillés. Ils préfèrent fuir que mourir. Après la révolte, Sobibor fut fermé.

Alexis, Thomas

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