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Publié : 6 décembre 2009

Le sens de la révolte de Sobibor

  • Un rapport de forces inégal

Les détenus qui étaient gardés en vie dans le centre de mise à mort de Sobibor devaient participer au fonctionnement du camp. C’était la seule raison pour laquelle ils n’étaient pas immédiatement gazés.

Désarmés face à des gardes qui eux possédaient de nombreuses armes et des chiens, enfermés dans un camp entouré par des fils de fer barbelés, des miradors et un champ de mines, les prisonniers n’avaient que peu de chances de réussir une évasion ou une révolte. D’autant que, une fois évadés, il leur fallait encore survivre dans un milieu souvent hostile, isolé.

  • Le refus de l’extermination

Malgré tout, la rage de survivre fut la plus forte. Les témoignages des rescapés montrent leur volonté de vivre, de ne pas tomber sous les coups des SS sans réagir, leur désir de venger leur famille, tous ces Juifs morts, hommes, femmes, enfants, vieillards, alors qu’ils n’avaient commis aucun crime.

Yehuda Lerner explique qu’il ne voulait pas mourir "comme un mouton qu’on amène à l’abattoir". Il était conscient qu’en se révoltant, il risquait de perdre la vie, mais il préférait mourir en se révoltant plutôt que dans une chambre à gaz.

  • Les soulèvements juifs

En raison de ces rapports de force inégaux, les révoltes ne furent pas souvent possibles. En outre, les victimes étaient souvent dans des conditions physiques telles qu’il leur était impossible de se révolter. Néanmoins, la révolte du camp de Sobibor ne fut pas isolée.

  • Ainsi, dans le ghetto de Varsovie, une révolte éclata du 19 avril au 16 mai 1943.

En cliquant sur l’image ci-dessous, vous aurez accès à la page du site de Dominique Natanson consacrée au ghetto de Varsovie.

Le ghetto de varsovie sur le site de Dominique Natanson.

  • Le 2 août 1943, 850 prisonniers juifs du camp de Treblinka se révoltèrent. Seuls une centaine d’entre eux parvint à s’échapper et à la fin de la guerre, une cinquantaine d’entre eux était encore en vie.
  • Le 7 octobre 1944, les prisonniers affectés au four crématoire IV à Auschwitz-Birkenau se révoltèrent car ils avaient appris la liquidation prochaine de leur sonderkommando. La quasi-totalité des révoltés fut exécutée par les nazis.
Transmettre la mémoire juive

Afin de lutter contre la volonté d’extermination, certains Juifs ont décidé, malgré tout, de continuer à transmettre la mémoire du peuple juif et de collecter des informations pour que le monde ne puisse pas ignorer ce qui s’était passé.

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Des voix sous la cendre.

Ainsi, dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, certains Juifs du Sonderkommando chargés de participer à la mise en oeuvre de l’extermination écrivirent-ils ce qui se passait là-bas. Ils enfouirent leurs témoignages dans la terre. Certains ont été retrouvés et sont publiés dans un ouvrage intitulé : "Des voix sous la cendre. Manuscrits du Sonderkommando d’Auschwitz-Birkenau".